Au fil de l'eau - Laos

Vol à destination de Chiang Rai. Nuit à bord.

Ancienne cité royale lovée au creux des montagnes du nord thaïlandais, Chiang Rai – littéralement « la Ville majeure » – n’usurpe pas son nom : elle est la porte d’entrée du mythique Triangle d’or. C’est pourtant de jade qu’est constitué l’éminent Bouddha d’émeraude, pièce maîtresse du temple Wat Phra Kaeo que l’on découvre après le déjeuner. À une dizaine de kilomètres de là, les blanches façades incrustées d’éclats de miroir du temple de Wat Rong Khun montrent la voie de l’illumination. Nuit de repos dans un hôtel 4 étoiles avant le départ de la croisière le lendemain.

Transfert en autocar pour rejoindre le R/V Champa Pandaw. C’est à Chiang Khong, amarré à la rive droite du Mékong – qui marque ici la frontière avec le Laos – que l’on fait connaissance avec les cabines de l’intimiste R/V Champa Pandaw. Déjeuner au restaurant, puis direction le musée de l’opium, substance euphorisante induisant un sommeil onirique et dont la culture illégale condense à elle seule de nombreux enjeux régionaux actuels. Embarquement en milieu d’après-midi. L’élégante barge se laisse déjà doucement glisser vers le sud tandis qu’à bord des danses traditionnelles thaïlandaises sont présentées. Dîner et nuit à bord.

Les berges du Haut-Mékong sont un spectacle en soi : baignés d’une chaude lumière d’ambre, les paysages inaltérés de cette jungle asiatique constituent un parfait panorama matinal. Passage des formalités de douane. Après une halte à Huay Xai, paisible ville frontalière et point d’entrée en terres laotiennes, et une promenade éventuelle dans son petit centre de caractère, la navigation sur celui qu’on nomme ici « La mère des rivières » peut vraiment commencer. Déjeuner, dîner et nuit à bord.

Sans à-coups, le R/V Champa Pandaw suit son cours, glissant au creux de vallées tantôt zébrées de rizières, tantôt garnies de champs de thé ou de pavot. En chemin, on marque l’arrêt dans une bourgade de bord de fleuve pour faire connaissance avec ses résidents : issus de l’ethnie Khmu, plus importante minorité du Laos, ils vivent de pêche, d’artisanat et de denrées offertes par la forêt. La nuit tombe doucement tandis qu’à bord sont proposés films et conférences sur la culture locale. Déjeuner, dîner et nuit à bord.

Alors que le navire jette l’ancre à l’embouchure de la rivière Nam Ou, les passagers sont invités à embarquer dans d’audacieuses petites barques afin de rallier la falaise calcaire juste là. Creusées dans la roche, les grottes de Pak Ou abritent un remarquable trésor constitué de centaines de statuettes représentant le Bouddha. Étape suivante : Luang Prabang, ancienne capitale royale, placée au confluent du Mékong et de la Nam Khan. Classée par l’UNESCO, l’intérêt de la ville tient certainement dans l’harmonieux dialogue entre l’architecture traditionnelle laotienne – les temples de Wat Aham et de Wat Vixoum en tête – et les bâtisses coloniales joliment conservées. Rien de mieux pour goûter au charme suranné de la ville qu’une baguenaude au marché de nuit. Dîner et nuit à bord.

Après une nuit au mouillage, l’exploration de Luang Prabang peut continuer. C’est qu’il y a beaucoup à faire entre les façades habillées de mosaïques de la royale cité de Wat Xieng Thong, l’emblématique temple de Wat Mai et le Musée national, lieu d’exposition d’un Bouddha d’or : le Phra Bang, qui a donné son nom à la cité. Retour à bord pour déjeuner. L’après-midi est libre et dédié à la détente tandis qu’en soirée des ateliers présentant danses et traditions locales sont proposés aux passagers. Dîner et nuit à bord.

À l’aube, l’immuable procession quotidienne des moines de Luang Prabang s’étire de rue en rue afin de recevoir les offrandes des fidèles. Assister à ce ballet recueilli et fervent permet de saisir la profonde spiritualité qui anime les habitants du Laos. L’appareillage se fait vers midi afin de rallier quelques heures plus tard l’une des merveilles naturelles de la région : les chutes de Kuangsi distribuent leur eau turquoise à une collection de bassins en terrasse. La visite de la ferme à papillon voisine ne fait qu’amplifier la subtile magie émanant de ces rivages. Dîner et nuit à bord.

Avec la luxuriance des paysages du Haut-Mékong comme spectacle permanent, on jouit d’une matinée d’observation et de détente depuis la tranquillité des fauteuils et chaise-longues du pont principal. Après le déjeuner, le navire passe l’aussi controversé que colossal barrage de Xayaburi, flanqué de son impressionnante centrale hydroélectrique, avant de marquer l’arrêt dans un village traditionnel des rives du Mékong. Déjeuner, dîner et nuit à bord.

Insensiblement, les reliefs se tordent et deviennent, au niveau de la charmante bourgade de Ban Pha Leab, des falaises de calcaires couverte d’une jungle opulente. Plus en aval on devine la silhouette de l’historique Pak Lai, port stratégique depuis des siècles pour qui navigue sur le Mékong. Longtemps administrée par les Français, la ville a gardé de cette époque quelques vestiges coloniaux qui méritent le coup d’œil, le front de rivière et son bouillonnant marché notamment. Pak Lai constitue l’ultime escale avant le terminus ! Déjeuner, dîner et nuit à bord.

Après une collation matinale, c’est installé dans une longue barge traditionnelle, plus maniable, que l’on poursuit la descente du fleuve. Cette section du voyage – qui ne dure que quelques heures – permet d’apprécier un visage plus sauvage du Mékong : encadré d’une puissante forêt vierge, l’embarcation file sur des eaux légèrement plus tumultueuses avant d’aborder la vaste plaine fertile de Vientiane. Déjeuner à bord de la barge traditionnelle. Semblant pétiller dans le crépuscule, les lueurs de la capitale du Laos, édifiée dans la courbe d’un vaste méandre du fleuve, révèlent le point d’ancrage final de cette belle croisière de 10 jours. Les commodités de la chambre d’hôtel remplacent désormais celles de la cabine du fidèle R/V Champa Pandaw. Transfert à l’hôtel et dîner au restaurant.

Truffée d’éléments architecturaux datant de l’époque coloniale française, Vientiane ne manque ni de charme ni d’édifices remarquables. Parmi ceux à ne pas bouder, citons le palais présidentiel, l’arc de triomphe de Patuxai – monument hommage aux victimes laotiennes des guerres du siècle passé – et le temple Si Saket. L’exceptionnel plafond à caissons de ce dernier tout comme l’étincelante collection d’artefacts liés au bouddhisme du musée Phra Keo ravissent à coup sûr les esthètes et les voyageurs épris d’histoire. Déjeuner et dîner au restaurant. Nuit à l’hôtel.

Pour cette deuxième journée en ville, on ira saluer les quelques 200 statues bouddhistes et hindouistes émaillant les espaces verts du parc Xieng Khuan. Après une halte déjeuner dans un restaurant du centre-ville, cap sur le quartier de Ban Nong Bua Thong, où l’on travaille depuis toujours le textile. C’est là qu’on débusque le sanctuaire bouddhiste Si Muang, l’un des plus vénéré du pays. Juste le temps qu’il faut pour faire ses adieux émus au peuple lao et de prendre la route de l’aéroport… Jusqu’au prochain voyage ! Transfert à l’aéroport et vol retour.

Arrivée à l’aéroport dans la matinée.