Au fil de l'eau - Polynésie

Les amarres ne sont larguées qu’au crépuscule. Autant dire une bonne raison d’aller flâner dans Papeete, chef-lieu de la Polynésie française. La délicieuse atmosphère tahitienne s’y goûte de bien des manières : des jardins publics de Vaipahi aux étals à poissons et épices du marché municipal, en passant par l’imposante cathédrale coloniale ou encore l’emblématique maison de la reine Marau, une journée n’est pas de trop pour se familiariser avec la culture de l’archipel. À 18 h, le bateau prend le large.

Faisant partie de l’archipel de la Société, Huanine – dite « l’Authentique » – se trouve à moins de 200 km des côtes nord-ouest de Tahiti. Nimbés d’une aura de mystère, ses reliefs doux et luxuriants abritent des criques solitaires et des villages hors du temps dont on ne peut que tomber sous le charme. De la Grande Huanine (au nord) à la Petite Huanine (au sud), une collection de vestiges archéologiques est à découvrir. Un passage par la ville principale – Fare – est à prévoir aussi.

Même archipel, autre île, volcanique celle-là : Raiatea, pile entre Huahine et Bora Bora, est un bijou. Ses plages sont aussi rares que sa nature est étincelante, à l’image des îlots de corail émaillés de criques flottant alentour. Légendaire berceau des dieux des mers du Sud, Raiatea héberge des sites ancestraux comme Te-po, plus ancien ensemble cérémoniel polynésien. Se pencher un instant sur le marae Taputapuatea, un autel de roche et de corail, est la bonne chose à faire.

Intégré à l’atoll de Taha’a (lui-même faisant parti des îles de la Société), l’îlot privé de Motu Mahana est un paradis terrestre : ses infinies nuances de turquoise que pigmentent la chatoyante faune marine évoquent un rêve de peintre. Après un barbecue typique polynésien les pieds dans le sable, on s’enfonce entre les monts Ohiri et Puurauti, sur l’île volcanique de Taha’a, où prospère une abondante flore tropicale. On cultive ici deux précieuses denrées : la délicate perle noire et la vanille, épice rare et sucrée.

Promesse d’évasion, son nom célèbre et chantant est à lui seul tout un poème. C’est que, indéniablement, l’atoll de Bora Bora est d’une beauté spectaculaire. Rien n’y manque : de longues plages de sable blanc, les eaux cristallines de l’un des plus beaux lagons au monde, des récifs coralliens garnis d’une faune chamarrée, une jungle tropicale tourbillonnant autour de la silhouette volcanique du mont Otemanu… Bref, la carte postale du paradis.

Difficile de quitter cet oasis. Raison pour laquelle Le Paul Gauguin reste au mouillage deux jours durant à Bora Bora. Si la notion de contemplation – depuis l’un des 7 ponts ou le confort d’une cabine – prend ici tout son sens, une balade sur la terre ferme permettra de se dégourdir les jambes et de visiter quelques villages polynésiens traditionnels. Les habitants des communautés îliennes sont particulièrement accueillants et heureux de présenter coutumes et légendes locales aux voyageurs.

Vient le moment de mettre les voiles et de prendre le large. Cette journée de traversée sans escale présage quelques moments de détente bienvenus : au Spa, dans la salle de sport ou autour de la piscine pour un bain de soleil, prendre soin de soi est un art sur Le Paul Gauguin ! Entre conférences et spectacles, articles locaux à la vente en boutique et rencontres avec les photographes embarqués, on ne s’ennuie pas à bord. Les esprits les plus rêveurs prendront la direction du pont supérieur et se laisseront séduire par les monumentaux horizons polynésiens. Une communion avec le grand océan.

Dévoilant un mirifique camaïeu de bleus, le gigantesque lagon dessiné par l’ellipse de corail de Fakarava est la prochaine étape. Appartenant à l’archipel des Tuamotu et classé réserve de la biosphère par l’UNESCO, cet atoll constitué de plages sauvages frangées de forêt vierge est un cocon pour toute une variété de plantes et d’oiseaux rares. L’intégralité de la faune marine des Tuamotu est présente elle aussi : barracudas, tortues, dauphins ainsi que plusieurs espèces de raies et de requins sont les majestueux hôtes de ces eaux.

« Ciel immense » ou « Vaste ciel », telle peut être traduite l’appellation polynésienne du bien-nommé Rangiroa, un atoll des Tuamotu dont la vaste courbe évoque un firmament turquoise ourlé du rose et du blanc d’îlots sableux. C’est néanmoins de l’autre côté de la surface que le commandant Cousteau déjà avait décelé la réelle beauté du lieu. Embarcation à fond de verre ou palmes et masque de plongée, l’un comme l’autre permettent de contempler certains des plus beaux sites sous-marins de la planète. L’atoll est également un haut lieu de la culture perlière polynésienne. Quand la beauté est aussi brute que ronde !

Cap au sud pour rejoindre Moorea, voisin occidental de Tahiti appartenant comme elle à l’archipel des îles du Vent qui, additionnées aux îles Sous-le-vent, composent les îles de la Société. Si ses longues bandes de sable nappées d’eau claire sont autant d’invitations à lézarder au soleil, l’intérieur de l’île a de quoi séduire également. N’est qu’à suivre les fragrances poudrées des fleurs marquant le bord des chemins pour rejoindre le fameux Belvédère de Moorea. À cette altitude, la vue dégagée réunit en un même panorama la baie de Cook et ses fameux pitons d’une part, la vallée verdoyante de la baie d’Opunohu d’autre part. Mémorable.

Après cette longe halte réparatrice, cap sur Tahiti. La traversée est rapide entre les deux îles : on lève l’ancre en fin d’après-midi pour le jeter à nouveau en début de soirée. Installée sur la côte nord-ouest de l’île, la dynamique Papeete se prête assez bien à une embardée gourmette ou festive ! Cette dernière nuit à bord avec pour décor les lumières de la ville irradiant la baie permet de se repasser tranquillement le film des 10 derniers jours en mer.

Débarquement à 8 h. C’est au petit matin que l’on prend congé du navire et de l’océan. En fonction de l’horaire du vol retour, on aura tout le loisir d’explorer plus en profondeur la capitale polynésienne avant de prendre le large, celui des airs cette fois. Le voyage peut toutefois être prolongé de bien des manières depuis Tahiti. Laissez donc Kuoni au gouvernail, le capitaine s’occupe pour vous de la suite des événements !